Automne
J’ai rencontré the Earl Grey par un beau soir d’automne
Il était là, trônant fièrement sur sa terrasse
Regardant les gens se promener, courir ou lire au milieu de son parc.
Celui qui avait connu des batailles,
Mais qui aujourd’hui offrait un havre de paix aux habitants de Québec.
Celui qu’il avait jadis contribué à sauver
Et qu’on appelle chaleureusement Les Plaines.
« Les terres d’un dénommé Abraham Martin me dit-il
Un pilote et pêcheur. »
Et aussitôt mon regard se porte vers le fleuve
Qu’on voit couler calmement derrière lui
Alors que la nuit tombe doucement
Et que l’horizon s’illumine peu à peu sur l’autre rive.
« C’est beau » lui dis-je
Hiver
Presque chaque jour,
Je rends visite à celui que j’appelle amicalement Earl
Je vais le saluer et prendre des nouvelles
Du fleuve, de son parc, ses gens
Devant lui, des enfants et leurs parents patinent
D’autres avancent sur leurs skis
Et beaucoup s’arrêtent pour admirer la vue
Maintenant sans obstruction puisque les arbres sont dénudés.
« J’ai un peu froid cet hiver. »
Pourtant le ciel est bleu et le soleil brille.
« Je vieillis, je crois. »
« Non, c’est la tempête d’hier
qui vous a glacé autant. »
Printemps
La pluie printanière ne rend pas Earl maussade
Au contraire, il regarde devant lui
Et voit la nature qui s’éveille,
L’herbe qui réapparaît,
Les jardiniers qui s’activent dans le parc.
« Tout revit. J’entends le fleuve qui coule derrière moi,
les oiseaux qui chantent dans les arbres.
J’aime le printemps parce que le silence hivernal se brise enfin. »
Le lendemain, comme pour le récompenser,
Le soleil brille de tous ses rayons.
« Belle journée pour lire. » me dit-il, remarquant mon livre.
Je souris au vieil homme,
Avant de m’asseoir près de lui pour lui faire la lecture.
Été
Du fond des plaines,
Earl apparaît en contre-jour
Derrière lui, le fleuve trace un sillon bleu-gris
Alors que la rive-sud se découpe sobrement sur l’horizon
Pour le distancier du ciel d’un bleu éclatant
Je lui raconte ce que je vois
Et cela le rend heureux
Il dit : « Quatre saisons sont passées.
La vie aussi passe et nous nourrit
De couleurs, d’expérience et de beauté. »
La nuit tombe
Et avec elle, s’éveillent tous les rêves.
« Aurevoir Earl! »
Je m’en vais rêver…